Les premières fois

D'abord, ma copine Clo, je suis désolée. De ton histoire, et aussi d'avoir mis une connerie juste après ; je n'avais pas eu le temps de lire ton texte. Je suis désolée. Je crois que c'est le genre de textes qui rappellent des souvenirs à tout le monde, malheureusement.

Pour le Zitoun :

C'est pas grave Petite Péroline

très joli texte clo. Triste, en effet, mais ...

Bravo.

« Pars ! Pars vite ! Dépêche-toi ! ». Ces mots ne m’étaient pas adressés mais ils résonnent en moi comme le glas de l’incompréhension. C’est vers elle qu’il a dirigé ses paroles, lui, le géniteur, le paternel absent. C’est elle, la première née, qu’il a chassée de chez lui sans ménagement et autre forme de procès. Elle qui n’était venue que pour passer un moment agréable avec ses aïeules. Partir avant son arrivée, ne pas le croiser, lui, voilà ce qu’elle s’était dit en s’installant dans le salon. Trop tard.
« Pars ! Pars vite ! Dépêche-toi ! ». Ces mots ne lui étaient pas adressés mais ils ont marqué pour elle leur première rencontre. C’est à sa mère que lui, l’aïeul, le grand-père inconnu, a prononcé ses paroles. C’est elle, l’unique enfant de la première née, qui a vu l’indifférence, l’hystérie et la méchanceté réunies en un seul homme ; elle, qui ne pouvait que suivre les pas de sa mère sur le seuil, sans être à même de réagir, tant la scène qui se déroulait sous ses yeux juvéniles semblait dénuée de tout sens. Cet homme, elle ne le connaissait pas, et celui-là même s’en prenait à sa mère, sa fille.
« Pars ! Pars vite ! Dépêche-toi ! ». Tels sont les premiers mots qu’une fillette de 6 ans a entendus de la bouche de son grand père, mon père.

Papa…pourquoi ?


Ztn

QUEL EST LE CON QUI A PROPOSE UNE RUBRIQUE PREMIERE FOIS ????

Heu.... Heureusement que c'est pas moi !

Joli texte Zitoun, si je puis m'exprimer ainsi....

Merci.

Désolé de n'avoir pas raconté une première fois plus joyeuse mais j'ai écrit le texte à chaud, le jour même.

A mon tour de proposer une première fois.

Un jour, faut se lancer...

__________

Réveil de bonne heure. Petit déjeuner rapide, seul dans la grande salle du club house. Un dernier verre de jus de fruit pour la route, et c'est parti.

Dehors, le soleil peine à passer au dessus des cyprès qui bordent le terrain, et moi, je suis suivi par une ombre démesurée. Nous marchons tous les deux en direction du grand portail rouge. Il parait qu'il est motorisé ce portail. il paraît surtout que quand on utilise le moteur il mets quatre plombes à s'ouvrir. Du coup, le moteur est débrayé, et on doit pousser à la main. C'est qu'il est lourd le fourbe. Mais bon on ne va pas commencer à se plaindre. Sinon, qui ouvrira le hangar ? Et qui sortira l'avion ? D'autant que ce bon vieux Novembre Hotel est tout au fond. Qui n'a pas encore compris que je le prends tous les matin et que par conséquent, il faut le rentrer en dernier ? Quand est-ce qu'ils vont comprendre ça les gens bon sang.

Enfin prêt à huit heures et demi, et il arrive. Il c'est Aymeric, mon instructeur. Un peu petit, un peu chauve sur le dessus, et toujours de bonne humeur. On rigole bien tous les deux.

À huit heures et demi, la météo est toujours bonne, et surtout, l'atmosphère est froid, et j'ai l'impression que mon petit rallye est un avion de chasse...

Enfin toujours est-il qu'on fait notre petit tour, et une fois posé, il m'a dit :
"— Ça va ?
— Oui...
— Sûr ?
— Ben je crois...
— Tu couperas pas le moteur.
— Ok.
— T'es prêt à repartir ?
— Tout de suite ?
— Oui
— Ah d'accord... Mais euh... Tu vas où là ?
— Ben chercher la VHF.
— Ah... Mais euh... Moi tout seul ?
— On dirait bien...
— Je vais être capable ?
— Il vaut mieux oui... De toute façon, je te suis à la radio.
— Bon..."

J'ai fermé la verrière, et j'ai réfléchis. C'est le genre de moment où on est tout petit. Si on avait été dans une sérié américaine, la caméra se serait éloignée très vite vers le haut pour montrer un tout petit avion au milieu d'un monde immense et vide. et à neuf heures, c'est un peu ça à Carcassonne : personne sur la fréquence hors mis un pauvre pilote et un contrôleur en train de finir son café.

"— La tour, c'est Aymeric. Novembre Hotel en solo pour des tours de piste. Quand tu veux Dorian..."

Ah, on m'attend...

Juste pour voir, j'ai tenté un décollage sur freins. Seul dans l'avion, encore frais dehors, c'est qu'il à de bonnes performances le petit... Et ce jour là, le 14 juillet 2001, pour la première fois, j'étais seul quand les roues ont quitté le sol. Seul quand j'ai coupé la pompe et rentré les volets, seul quand je me suis annoncé en vent arrière, seul quand je me suis posé. Et c'était déjà pas mal pour un premier coup. Je me suis contenté d'un tour parce que c'est déjà suffisamment éprouvant comme ça.

Et depuis, chaque décollage m'apporte toujours le même plaisir, et je me suis rendu compte que si j'en ai déjà plusieurs centaines à mon effectif, il sont tous une première fois dans leur genre.

Héhé ! Joli souvenir en tout cas Chico !

Ce n'est pas une première fois personnelle, mais un peu universelle.


Kiss Me

Ca commence par un jeu, parfois subtil, parfois drôle, parfois lourd, mais basé sur une seule et même chose : la séduction. Ca commence par des regards, des rires, des sensations étranges dans le corps. Chacun le sait, chacun connaît l’issue de ce jeu, mais il ne faut jamais se l’avouer, ce serait en brouiller l’illusion.
Et puis un jour, un moment, on ne sait pour quelles raisons, le jeu s’intensifie. On s’y perd, se demandant si cela restera vraiment un jeu. En une seconde tout change, notre visage malgré nous devient sérieux, vire au rouge pour certains. L’autre aussi en face de nous semble avoir changé, il nous regarde plus intensément. On comprend à cette minuscule seconde que l’on veut tous les deux la même chose. Mais comment faire cesser notre cœur de battre si fort ? Le jeu qui nous menait l’un vers l’autre prend fin, le petit fil invisible tiré l’un vers l’autre est maintenant minuscule.
Le visage près du sien, il n’y a plus qu’un pas. Le premier baiser. Contrairement à ce que tout le monde pense, ce n’est pas le plus important. Il est juste là pour clôre le jeu. Le plus important sera le second, celui donné avec raison et non plus avec passion et flammes.
Mais le premier est tellement intense, tellement précieux que plus rien ne semble fonctionner en nous, ni corps, ni esprit. Le sérieux de l’affaire nous rend encore plus moite. Il faut réussir à tout prix.
Alors, pour se concentrer, lorsque nos lèvres se rapprochent, on ferme les yeux. Au début timide, la caresse douce devient dévorante. Embrasser, quel mot merveilleux ! Il veut dire prendre tout entier, tenir dans ses bras, enlacer, mordre, sentir… Y-a-t-il autre chose qui paraît au Monde à l’instant du premier baiser ? Bien sûr que non ! Seules ses lèvres, sa langue, ses mains, son souffle coupé résonne en nous. Cela se termine souvent par de petits baisers brefs, posés délicatement comme pour remercier. Puis les yeux s’ouvrent de nouveau, ils se croisent et l’on sourit, parfois bête, parfois gêné, mais toujours réjoui, avec une seule envie : celle de recommencer.

très joliment raconté presque

bravo

C'est bôôô et tellement agréable!

Presque aussi même que...

Toutes mes ficelles !!

Ztn

Bah merki !!

Effectivement, ma copine, très joli texte... Même si je n'adhère pas complètement à l'idée que

clo a écrit:

Le premier baiser. Contrairement à ce que tout le monde pense, ce n’est pas le plus important. Il est juste là pour clôre le jeu. Le plus important sera le second, celui donné avec raison et non plus avec passion et flammes.

Le premier baiser, ce n'est pas le meilleur, mais pour moi c'est le plus important...