| Jeux de Mots
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| L'explosion | |
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Auteur | Message |
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clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: L'explosion Mer 7 Juin - 0:13 | |
| En exclu - possibilité de changements - voici le premier chapitre de "L'explosion", ma dernière nouvelle.
Bonne lecture, et soyez sincères please !Je tenais toujours la laisse, le cuir me sciait les doigts. Mon cœur semblait sur le point d’exploser, je l’entendais dans ma bouche, dans mes oreilles, au bout de mes mains. Le chien se rapprocha de moi en jappant, il saignait. Je le compris en le touchant, son museau était moite et humide. La fumée si épaisse me rentrait par tous les pores de la peau. Je me mis à caresser frénétiquement le chien alors que des larmes commencèrent à jaillirent. Qu’était-il arrivé ? Quelle avait été cette explosion ? Pourquoi le sol sous moi était mou ? Et puis, je sentis la douleur, ma jambe. Le chien tremblait dans mes bras. J’avais si peur, je me mis à crier, incapable de retenir ma voix. « - Margot ! Margot ! Margot ! » Je ne m’étais jamais sentie dans une telle détresse, j’avalais des larmes, du sang. Je lâchais le chien mécaniquement et me mis à soulever tout ce que je trouvais. Table, chaise, morceau de mur, de fenêtre. Je me coupais à plusieurs reprises, et je compris au bout de quelques secondes pourquoi ce sol me paraissait si mou. J’étais assise sur un corps, un corps inerte. Je m’approchais du visage, saisie de spasmes. Et malgré la fumée, je la reconnue, c’était la maîtresse de Margot. Elle était morte. Ses yeux étaient restés ouverts et du sang coulait le long de la joue. Que devais-je faire ? « -Margot ! Margot ! » Des râles me répondirent mais ce n’était pas elle. Venaient-il de ma droite ? De ma gauche ? De mon imagination ? Ma tête était vidée, seules deux choses comptaient : Margot et ma jambe que je ne voyais pas mais que je sentais. Je me remis à fouiller, tâtonnant dans l’obscurité à la recherche de la fillette. Tout était si noir et silencieux que je me crus un instant dans un autre monde, ou plutôt dans un cauchemar. Je me mis à griffer le sol, à mordre l’air, les joues ruisselantes. Comment tout cela était-il arrivé ? Comment en un quart de seconde je suis passée des petits bras de Margot m’enserrant le cou à la maîtresse étendue par terre, au noir, au sang ? Un râle monta plus fort que les autres. Ca venait de ma gauche. Un espoir de vie, par là. Machinalement, je me mis debout, mais retomba vite sur le sol dans une douleur horrible. Ma jambe devait être cassée, je n’osais la toucher. Le râle continua. « -Par ici….Je suis là. » Je me traînai en tendant l’oreille et en me mordant la lèvre pour ne pas hurler. J’arrivai à hauteur d’un visage, c’était une des mères, la grande blonde qui ne disait jamais bonjour. Elle paraissait souffrir le martyr. Elle ouvrit les yeux très grands pour m’apercevoir à travers la fumée. Elle était couverte de sang, elle en avait jusque dans les yeux. « - Ma jambe…..Je ne sens plus ma jambe….Aidez-moi. » Que voulait-elle que je fasse ? Je jetai un œil à ses jambes, l’une d’elle était bloquée sous un énorme gravas. Mais ce qui attira mon regard fut son ventre, son pull était maculé de sang, une grosse flaque rouge s’étendait sous son dos. La main tremblante je soulevai son pull et remarquai qu’un gravas lui avait transpercé l’abdomen. Je reculai un instant, incapable de respirer. Il me fallait de l’air, une énorme bouffée d’air, de la lumière et la réalité. Je me mordis le dos de la main en tremblant, ce n’était pas le moment de flancher Je revins vers le visage de la femme. « - Vous n’avez pas mal au ventre, madame ? » Elle ne me répondit pas. Je m’approchais d’elle, essayant de distinguer son regard mais ses paupières étaient closes. Je n’eus même pas besoin de tâter son pouls, elle était morte. J’éclatai en sanglots, impossible de retenir la pression que mon corps subissait. J’essayai de projeter mon regard le plus loin possible, de scanner la pièce à la recherche d’une silhouette, d’un trou de lumière. Mais rien. J’étais entourée de ténèbres, de gravas et de poussière. Il me fallait une présence, j’appelai le chien. Je l’entendis détaler vers moi, au moins lui n’avait aucune patte cassée. Je me mis à le serrer contre moi, je voulais m’endormir sur son pelage, m’évanouir sur sa truffe. « - Heureusement que tu es là, toi. » Il était chaud, son cœur battait à toute allure. Je le caressai un bon moment pour le calmer, pour me calmer. Il fallait que je retrouve mes esprits, sinon je ne m’en sortirai jamais. Je devais retrouver Margot. Je me mis à ramper vers mon point initial et entrepris de dégager le maximum de choses. J’ordonnai au chien de renifler, de sentir Margot, de la chercher avec moi. Au bout de plusieurs minutes, je ne sentais plus mes bras, j’avais soulevé des kilos de gravas, sur les genoux avec un tibia fracturé. Mes mains n’avaient rencontré personne, elles n’avaient tâté ni tissu, ni cheveux, ni peau, à part celle de la maîtresse que j’évitais pourtant de toucher. Je m’assis, mes mains me piquaient, elles saignaient. Il fallait absolument que je retrouve la sortie, que je puisse m’extirper de ce bâtiment pour pouvoir chercher de l’aide. Je me trouvais alors à peu près au centre, il y avait logiquement deux fenêtres et la porte sur un des côtés et les autres directions menaient un peu plus à l’intérieur de l’école. Je partis instinctivement droit devant moi pour aller toucher le mur, il m’était alors très difficile d’évoluer sans gémir de douleur. Soudain, je sentis un objet sous ma paume, une poignée de porte, j’étais sans doute proche de la sortie. Je m’approchai encore un peu, prête à déblayer tout ce qui pouvait empêcher ma sortie lorsque je la frôlai. La robe de Margot. Elle était prise sous une énorme armoire, sans doute remplie de livres car mes doigts en touchait ça et là. Ma main glissa par le mince interstice et mon cœur bondit. La jambe de Margot était là-dessous, ainsi que son ventre et ses bras, ses cheveux. Je devais soulever cette armoire, je devais sortir Margot de là. Sans réfléchir, abandonnant toute notion de douleur, je me mis debout, agrippais le meuble et hissa de toutes mes forces. J’eus l’impression que ma force avait décuplé, je ne perçus qu’à peine le craquement sourd de ma jambe et ce fut lorsque l’armoire se renversa que je poussai le pire cri de douleur de ma vie. Je tombai lourdement sur le sol. Margot n’était qu’une silhouette parmi la poussière, je m’approchai le plus près possible de son visage, guettant le moindre souffle. Elle ne pouvait pas être morte, elle était si petite, si pleine de vie. Sa joue était encore chaude, ses petits doigts crispés. Je m’allongeai près d’elle et la serra contre moi. Le chien vint nous rejoindre et poussa des gémissements en la reconnaissant. Il se blottit contre nous et pleura avec moi. Je fermai les yeux pour oublier ces dernières minutes, pour oublier le sang, l’obscurité, pour renvoyer au loin toute cette colère et cette peur. Je fermai les yeux, tout cela n’était jamais arrivé. | |
| | | anonia plume d'aigle
Nombre de messages : 125 Age : 39 Localisation : le fin fond de ma chambre... Date d'inscription : 09/05/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 7 Juin - 13:02 | |
| waow je dois dire tout d'abord bravo ! subjuguée voilà comment je suis ! j'en ai même les larmes aux yeux ! alors un grand et vite la suite !!!!!!!!!!! stp | |
| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 7 Juin - 13:25 | |
| Et bien ! Je ne m'attendais pas à ça ! Merci Anonia ! | |
| | | anonia plume d'aigle
Nombre de messages : 125 Age : 39 Localisation : le fin fond de ma chambre... Date d'inscription : 09/05/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 7 Juin - 13:54 | |
| de rien mais je veux la suite .... et attention : toujours dans le même mouvement ! c'est génial ! | |
| | | Peroline Plume de Ptérodactyle
Nombre de messages : 590 Localisation : Gerland's road / Grenoble's bed Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 7 Juin - 16:42 | |
| Ma copine, Je crois que j'adore déjà, mais je n'ai pas le temps de le lire maintenant. Mais je te le dis déjà parce que je me fais aucun soucis : Z'adore !! | |
| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| | | | Taho! plume de mammouth
Nombre de messages : 758 Age : 44 Localisation : Chez les dauphinois gratinés... Date d'inscription : 19/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 11:54 | |
| Putain, j'ai plus le moral là... Comme anonia, j'en ai les larmes aux yeux à lire ton texte, j'en ai mal pour le personnage... C'est juste un début ou un texte complet ? J'adore les textes qui rentrent directement dans le feu de l'action comme ça et où l'on découvre petit à petit l'univers dans lequel on se trouve ! C'est très bien écrit comme toujours, mais vachement dur comme texte... S'il y a une suite, je l'attends avec impatience... | |
| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 12:05 | |
| Oui c'est une nouvelle entière. Il y a 6 chapitres. C'est très gentil ! Je ne m'étais pas rendue compte que c'était si dur en fait... Vous verrez, la suite change un peu. C'est l'entrée en matière qui est brute. Je suis un peu morbide mais c'est un truc auquel je pense parfois quand je vais à l'école chercher la petite que je garde : "et si jamais il y avait une explosion là maintenant ?" Mais après, au fur et à mesure de la nouvelle l'histoire évolue autrement.... | |
| | | Taho! plume de mammouth
Nombre de messages : 758 Age : 44 Localisation : Chez les dauphinois gratinés... Date d'inscription : 19/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 12:06 | |
| J'espère ! Bon, si le début est morbide, l'entrée en matière est excellente et donne le ton, j'adore ! La suite, la suite ! | |
| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 12:37 | |
| Voici le chapitre deux. Mais gardez bien en mémoire que tout cela n'est qu'un premier jet et que je changerai peut-être des choses. Mais il est vrai que j'ai besoin d'yeux neufs sur mon texte car je n'ai pas le recul nécessaire pour voir les failles...
Bonne lecture !« -Mademoiselle, mademoiselle… » J’entendis au loin qu’on m’appelait. La voix se rapprochait de plus en plus et devint réelle. Je sentis une main sur mon épaule, on me secoua. De la lumière ! J’ouvris les yeux avec difficulté, un visage d’homme me fixait. Je repris peu à peu conscience de la situation : l’école, les ténèbres, Margot, le chien, le sang…. Je m’étais endormie. « -Mademoiselle, tout va bien ? Vous avez mal quelque part ? » L’homme me fixait toujours, je distinguais mal son visage car la lumière était trop vive. « - Je crois oui…Ma jambe, ma jambe me fait mal. » Il s’empressa de l’ausculter alors que je me tournai vers Margot. Je pouvais alors voir son petit corps tâché de sang, son air doux. Je retins un sanglot et caressai son visage. « - Ah en effet, c’est pas très beau ça…. Il y a une équipe de secours dehors, je vais vous y emmener. » Je restai bloquée sur Margot. Elle était immobile au milieu de débris, la robe déchirée, toute son innocence enfantine me sauta alors aux yeux. Mais qu’était-il arrivé ? Comment une enfant avait-elle pu mourir dans de telles circonstances ? « - C’est votre fille ? -Non…..non, dis-je d’une voix monocorde, je suis juste sa nounou. » L’homme me prit par le bras et me souleva. Je gémis et pour la première fois baissai les yeux pour contempler ma blessure. Je cru m’évanouir, j’avais une fracture ouverte du tibia. Alors que l’homme me sortit de la pièce pour me rendre à la lumière, je balayai l’endroit des yeux. La maîtresse ainsi que la femme à la jambe coincée étaient recouvertes d’un drap et je vis que cinq autres draps étaient posés ça et là. Pendant tout ce temps, j’étais donc entourée de sept cadavres, enfin huit avec ma petite Margot. L’homme remarqua mon inspection. « - Dans cette partie-là de l’école, vous êtes la seule survivante. On a retrouvé des blessés, mais dans les salles de classes du fond. » Je le regardai dans les yeux. Ce qu’il venait de me dire était-il sensé me réconforter ? En tous les cas, je ne me sentais pas du tout l’âme d’une survivante. J’aurais préféré mourir que de voir tout cela, et surtout que de contempler le corps inerte d’une gamine de 4 ans. « - Oh ! Le chien ! » Je me souvins d’un coup de mon petit compagnon de terreur. Je lâchai le bras de l’homme et scruta partout. « - Le chien ! Le chien ! Mais où est-il ? Le chien ! Le chien ! » Une panique soudaine me submergea. Je ne pouvais pas l’avoir perdu lui aussi, il était tout ce qui me restait. L’homme me pressa la main. « - Ne vous en fait pas, nous l’avons fait sortir. Nous lui donnons à boire dehors. » Sans savoir pourquoi, un sourire irrépressible me fendit le visage. Le soulagement fut si grand que j’allongeai le pas malgré l’os que je voyais jaillir de ma jambe. Et, alors que la lumière nous parvenait plus forte, plus palpable, je m’aperçus que l’homme avait lui aussi une blessure. Son front saignait et il avait de larges entailles aux mains. Ses joues étaient noires de suie et ses cheveux couverts de poussière. « - Vous êtes un rescapé de l’école vous aussi ? » Il s’arrêta et me fixa avec une intensité qui me fit frémir. « - Non, moi j’étais chez moi lorsque c’est arrivé ? -Quoi ? » Il reprit sa marche et me sortit de mon trou sordide. Le soleil m’éblouit un instant puis mes yeux s’habituèrent. Un choc violent me fit vaciller. Tous les immeubles alentour étaient effondrés. Je ne reconnus d’abord pas le paysage qui m’entourait. Il y avait des ruines partout, de la fumée, des gravas. Et un silence de mort. Je contemplais ce spectacle de fin du monde sans comprendre. Des gens couraient dans tous les sens, soulevant tout ce qu’ils pouvaient à la recherche de survivants. J’entendis des appels au loin, des cris. Quelques immeubles étaient encore debout et paraissaient être des champignons qui avaient poussé un peu partout au milieu d’un gigantesque champ de bataille. J’étais horrifiée, incapable de dire un mot. En un éclair, je repensai à ma famille, mes parents, mes amis. Où étaient-ils à cet instant ? Les avais-je perdu aussi ? Je me laissais tomber sur le sol, sans contenir mes larmes. « - Je sais, ça fait un sacré choc. D’après ce que je sais, toute la ville est comme ça… Quelques bâtiments ont tenu le coup mais la plupart ont été réduits en miettes. » Il me releva et m’amena jusqu’à une ambulance qui avait pu se frayer un chemin entre les ruines. Le bitume de la route avait explosé comme un biscuit que l’on casse entre ses mains, il y avait des carcasses de voitures tout autour de nous. Certaines brûlaient même encore. « - Bien, je vous laisse là. Votre chien est là-bas, vous le voyez ? Moi, je vais retourner à l’intérieur pour voir si d’autres personnes sont vivantes. » Il partit en courant rejoindre un autre homme et ils foncèrent dans le trou béant des ténèbres. Un autre homme sortit de la camionnette et vint me trouver. « - Bonjour, je suis infirmier. Allez-y, montez dans l’ambulance mademoiselle. » Je m’exécutai, non sans avoir jeter un œil au chien qui buvait dans un coin accompagné d’une femme que le caressait. Même si cette scène pouvait paraître paisible, je savais que le chien tremblait de tout son corps. « - Ouhla, c’est pas joli joli tout ça !, le secouriste examinait ma plaie avec une moue peu rassurante. Ecoutez, avec tout ce qui se passe je n’ai pas tout le matériel nécessaire. Je vais donc être obligé de remettre l’os à l’intérieur de votre jambe et on mettra une grosse attelle après avoir désinfecté. » J’essuyai mes larmes et avala tout ce qu’il venait de me dire. « - Vous voulez faire rentrer l’os à l’intérieur ? -Oui, c’est la seule solution. -Avec vos mains ? -Oui, je n’ai aucune instrument pour ouvrir ou quoi que ce soi d’autre. -Bien, s’il le faut. Mais si ça ne vous ennuie pas, je vais tourner la tête. -Pas de problème, je comprends. Alors, allons-y ! » Il me prit me pied et s’apprêta à appuyer sur mon tibia. « - Hé ! Hé !! Vous ne voulez pas m’endormir la jambe avant ?! -Désolé, il ne nous reste plus d’anesthésiant. Le peu de stock qu’on avait a déjà été écoulé. -Vous allez donc me rentrer l’os dans la jambe sans m’endormir ? -Oui. Ecoutez, c’est le seul moyen. La douleur sera la même que celle que vous avez ressenti au moment de la fracture. -C’est rassurant. -Bien, vous allez mordre dans cette serviette, tenez. Ca ne va durer qu’une seconde. » Je pris la serviette et la mis dans ma bouche avec la certitude qu’elle ne servirait à rien. « - Bon, j’y vais. Un….Deux…..Trois ! » Je m’évanouis. | |
| | | Taho! plume de mammouth
Nombre de messages : 758 Age : 44 Localisation : Chez les dauphinois gratinés... Date d'inscription : 19/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 12:59 | |
| J'ai mal pour elle ! la vision d'apocalypse est très bien rendue, on s'y croirait, j'avais les images en te lisant. Et toujours une boule au ventre tellement j'ai l'impression de vivre ce qui lui arrive... Bravo encore et vivement la suite ! | |
| | | anonia plume d'aigle
Nombre de messages : 125 Age : 39 Localisation : le fin fond de ma chambre... Date d'inscription : 09/05/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 13:06 | |
| ben dis donc qu'est-ce que je n'arrête pas de pleurer en ce moment. vite un texte comique !!!! s'il vous plait ! | |
| | | Taho! plume de mammouth
Nombre de messages : 758 Age : 44 Localisation : Chez les dauphinois gratinés... Date d'inscription : 19/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 13:13 | |
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| | | anonia plume d'aigle
Nombre de messages : 125 Age : 39 Localisation : le fin fond de ma chambre... Date d'inscription : 09/05/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 13:44 | |
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| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Ven 9 Juin - 13:45 | |
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| | | ChiCo plume de faucon
Nombre de messages : 173 Age : 40 Localisation : Lyon ou Malakoff Date d'inscription : 13/06/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mar 13 Juin - 22:47 | |
| Ces deux chapitres sont tout simplement supers... Pareil que Taho! et anonia, on est directement intégrés à l'histoire, et ça c'est bien Je note également quelques traits humoristiques qui égaillent un peu le malheur de cette pauvre femme. Quelques répliques bien envoyées quoi. J'attend aussi les chapitres suivants avec impatience. | |
| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mar 13 Juin - 23:20 | |
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| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 14 Juin - 17:33 | |
| Bien, je vous mets le troisième chapitre mais les prochains attendront car je pense faire des changements. Je l'ai relu il n'y a pas longtemps et je trouve que certains passages sont bâclés.
Bonne lecture !!Je me réveillai, allongée dans l’ambulance. Ma jambe était enflée mais maintenue par une énorme attelle blanche où s’enroulaient de gros bandages. Bizarrement, je ne sentais rien. « - Il me restait un flacon de Morphine au fond d’un sac. Ca va tenir encore une demi-heure, mais après, vous allez sûrement jongler un moment. » Décidément, cet infirmier était très rassurant. Je restai un moment posée sur la civière, flottant dans un état cotonneux agréable. J’avais l’impression d’être droguée et de me faire le plus grand plane du monde. J’étais dans une demi conscience, comme lorsqu’on vient de se réveiller d’un cauchemar ou d’un rêve et qu’on se demande si ce qu’on vit est la réalité ou si on dort encore. Puis, très lentement, les évènements se remirent en place dans ma tête et je repensai à ce qui s’était passé. Tout ce chaos dehors me parut irréel, le genre de chose qui ne peut jamais nous arriver. Le type d’évènements que l’on peut voir aux informations, au travers d’un poste de télé mais qui demeurent pour nous abstraits. Se réveiller auprès de cadavres et sentir le corps froid d’un enfant, personne ne peut être préparé à vivre ça. Je me relevai doucement et observai au dehors. Tant d’agitation à l’intérieur d’un tel silence, comme si un pied invisible venait de piétiner notre fourmilière. Nous arrivions à la limite de la vie, au seuil de la survie. Un flash m’emplit l’esprit au point que je ne pouvais penser à autre chose : il fallait que je retrouve ma famille. C’est près de mes parents que je me devais d’être à cet instant. Je me tournai vers l’infirmier. « - Vous savez, vous, ce qui s’est passé ? » Il me regarda un long moment, tourna la tête vers la rue puis soupira. « - J’étais à l’hôpital, dans la pharmacie à chercher un flacon d’antibio et puis, l’explosion. Ensuite, c’est le trou noir, je me suis réveillé dans un chaos absolu. Je n’avais que le coude amoché, j’ai pu me lever et trouver la sortie. Puis, j’ai vu ça… » Il tendit la main vers la rue et baissa les yeux. « - Je ne me souviens de rien. Comme un choc, et puis un vide. Et toutes les personnes que j’ai questionné depuis me disent la même chose. - L’explosion a eu lieu il y a longtemps ? - Ca fait quatre heures je crois. » J’avais du m’assoupir un bon moment contre Margot. Je me levai et posai les pieds par terre, l’attelle me tenait bien. « - Vous comptez aller où maintenant ? - Je dois voir mes parents. - Où habitent-ils ? - Normalement à quatre arrêts de métro…. - Vous ne pourrez jamais marcher aussi longtemps avec votre jambe cassée. - Il le faut bien pourtant, je ne vais pas rester ici à attendre. » Je sortis de l’ambulance et appelai le chien. Je lui enlevai sa laisse et le pris dans mes bras, il tremblait. Je le serrai fort contre moi, aussi fort que je le pus. Sa chaleur me réconforta, son poil doux me calma et les battements de son cœur me rassurèrent. Je le posai et dis au revoir à l’infirmier. « - Bon courage, reposez-vous de temps en temps. » Je me mis en route à travers les débris. Au loin, tout n’était que fumée, une angoisse me prit à la gorge. Etait-ce une bonne chose d’avoir la vie sauve dans un tel paysage de fin du monde ? Qu’était devenue ma ville ? Je marchais au milieu des décombres tel un automate, redécouvrant ma ville comme un pays étranger. Ma jambe commença de me faire souffrir mais je ne pouvais cesser de marcher. J’arrivai dans un parc, miraculeusement épargné par la dévastation. En plaçant les mains comme des œillères je pouvais encore croire que ma ville n’avait pas souffert et que le calme ambiant n’était que le reflet de mon bien-être et non de la destruction. Le chien se mit à courir dans tout les sens, retrouvant un espace familier, un espace préservé. Je me souvins qu’en effet, s’était dans ce parc même que j’amenais courir le chien lorsque je gardais Margot. J’eus l’envie de rester ici, de m’allonger dans ce parc et d’attendre que tout finisse, ou plutôt que tout retourne à la normale. Oui, je voulais ma vie normale. Ma jambe à présent était un calvaire, des douleurs aiguës de petites aiguilles plantées ça et là. Je m’assis contre un arbre essayant de ne pas voir l’immeuble en face dont la façade s’était écroulée, laissant aux regards l’intérieur dévasté des appartements comme dans une maison de poupées. J’appelai le chien qui était devenu comme fou, se roulant dans l’herbe, humant les troncs des arbres. Il arriva en courant et se posa sur ma cuisse. Son petit corps se gonflait au gré de sa respiration haletante et je le vis même un instant remuer la queue. Je fus émerveillée devant cet optimisme canin, cette facilité d’oublier le chaos pour ne voir que l’herbe verte et l’écorce odorante d’un parc urbain. J’aurais aimé être un chien à ce moment et regarder cette ville nouvelle qu’à travers ce parc. Je me mis à pleurer, à pleurer pour Margaux, à pleurer pour mes parents, pour mon frère, mes amis. Je ne fus bientôt plus qu’une jeune fille seule dans un parc, un chien sur ses genoux avec pour tout décor une cité cataclysmique. Et la nuit commença à tomber. Que fallait-il faire à cet instant ? Quel était mon rôle ? J’avais appris à vivre avec l’idée d’un futur, avec la certitude d’une fin mais lointaine. Personne ne peut imaginer sa vie se terminer en une seconde. Personne ne peut imaginer le virage que peut prendre sa vie. Nous imaginons tous ce que nous allons faire demain, nous avons tous un agenda griffonné de dates, de choses à faire. Mais que faut-il faire lorsque tout s’envole ? Quel chemin prendre lorsque l’agenda brûle, lorsque votre maison s’effondre, lorsque demain n’existe plus ? Personne ne peut prévoir un évènement si incontrôlable qu’il peut changer la vie. Je caressai le chien d’une main morte et mécanique. Au dessus de moi, une couverture d’étoiles clignotait, me narguant de son éternelle normalité. Oui, seul le ciel était normal en cet instant et je ne sais pourquoi cette pensée me rassura. La vie s’était sans doute écroulée mais le ciel veillait, il était le même qu’avant et nous recouvrait tous. Sans doute ma mère, mon père regardaient ce ciel en même temps que moi et cela nous rapprochait. Ce fut la première fois depuis longtemps que la nuit me rassurait plus que le jour. | |
| | | ChiCo plume de faucon
Nombre de messages : 173 Age : 40 Localisation : Lyon ou Malakoff Date d'inscription : 13/06/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 14 Juin - 19:25 | |
| Lu avec toujours autant de plaisir... J'ai hâte de savoir comment cela va finir... Si la jeune femme finit par se réveiller, si quoi, ... La suite, la suite ! | |
| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 14 Juin - 19:34 | |
| Et bien ça attendra mon cher ChiCo (ahah c'est drôle j'avais écrit ChoCo !), ça attendra......*soupir de pro* | |
| | | 27 plume de merle
Nombre de messages : 44 Age : 39 Localisation : Lille Date d'inscription : 08/06/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 14 Juin - 21:48 | |
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| | | Taho! plume de mammouth
Nombre de messages : 758 Age : 44 Localisation : Chez les dauphinois gratinés... Date d'inscription : 19/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 14 Juin - 22:48 | |
| Je note que pour une fois, elle ne s'est pas évanouie... Très bien, comme les deux premières parties. On sent toutefois que tu l'as écrit un peu vite, y'a une ou deux choses à retoucher dans le début. Et puis comment, même sous morphine et avec une attelle, peut-elle marcher et se tenir debout ? A ces détails prêt, le tout est excellent ! | |
| | | ChiCo plume de faucon
Nombre de messages : 173 Age : 40 Localisation : Lyon ou Malakoff Date d'inscription : 13/06/2006
| Sujet: Re: L'explosion Mer 14 Juin - 23:46 | |
| Mais tu comprend pas, c'est parce qu'il faut qu'elle retrouve ses parents... Tu fais n'importe quoi pour tes parents dans un moment comme ça... | |
| | | clo Admin
Nombre de messages : 1024 Localisation : In this curious place Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Jeu 15 Juin - 8:03 | |
| - ChiCo a écrit:
- Mais tu comprend pas, c'est parce qu'il faut qu'elle retrouve ses parents... Tu fais n'importe quoi pour tes parents dans un moment comme ça...
Il y a de ça oui. D'ailleurs, la morphine se dissipe déjà, elle dit souffrir le martyr à la fin. Je pense que dans un moment pareil, tu trouves la force pour marcher. Et j'ai déjà vu des gens tenir debout avec des atelles... | |
| | | Taho! plume de mammouth
Nombre de messages : 758 Age : 44 Localisation : Chez les dauphinois gratinés... Date d'inscription : 19/01/2006
| Sujet: Re: L'explosion Jeu 15 Juin - 10:20 | |
| Et une triple fracture du tibia ? C'est le seul détail qui m'ait fait tiquer... sinon, ton texte est excellent, comme toujours ! | |
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| Sujet: Re: L'explosion | |
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| | | | L'explosion | |
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