1984, George Orwell, tous droits réservés.
Première partie, chapitre VIII
Il en est de même, comprit-il, dans toutes les situations qui semblent héroïques ou tragiques. Sur le champ de bataille, dans la chambre de torture, dans un bateau qui sombre, les raisons pour lesquelles on se bat sont toujours oubliées, car le corps s'enfle jusqu'à emplir l'univers, et même quand on n'est pas paralysé par la frayeur, ou qu'on ne hurle pas de douleur, la vie est une lutte de tous les instants contre la faim, le froid ou l'insomnie, contre des aigreurs d'estomac ou contre un mal aux dents.
Troisième partie, chapitre III
"Que peut-on, pensa Winston, contre le fou qui est plus intelligent que vous, qui écoute volontiers vos arguments, puis persiste simplement dans sa folie ?"