Je n'ai pas pu résister à l'envie d'écrire un premier texte... Je sais, ce n'est pas raisonnable mais...
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Songe d'une nuit d'hiver
Le froid de l'hiver recouvrait la ville, le ciel était gorgé de neige... Cela faisait deux mois que ce satané hiver s'était installé, aujourd'hui il est encore là, et je n’ai toujours pas réussi à m’y habituer. Peut-être qu’un jour, qui sait ? C’est qu’elle est triste, cette ville, sous ce ciel gris omniprésent et... Pourrait-on dire omnipressant ? Les couleurs de Dunkerque sont bien tristes en cette période. Aussi que m’a-t-il pris d’accepter ce poste ? Pourquoi Diable ais-je tant souhaité me cloîtrer ici ? Et ce beffroi qui sonne encore l’heure, me rappelant combien le temps passe, combien la journée chargée de demain nécessiterait que j’aille me coucher. Mais je ne parviens toujours pas à me faire à cette idée. Deux mois que nous sommes entrés dans l’hiver, deux ans que j’ai atterri ici. Ah, elles sont loin les longues soirées passées à Rabat. Peut-être que je mets de la mauvaise volonté, mais je n’y puis rien. Je ne trouve décidément pas le même plaisir à fouler les plages de Dunkerque. Et quand j’y pense, finalement, c’était grâce à toi. Tu te souviens ? Nous passions nos soirées étendus sur le sable encore chaud. Ta maîtrise de la guitare te permettait d’en jouer sans même avoir besoin de la regarder. Et tous les deux, nous chantions jusqu’à point d’heure. Nous discutions de tout, du monde, de la vie, du reste. Nous rêvions. De ce que nous étions. De ce que nous serions devenus. De ce que nous... Et finalement, nos yeux se fermaient et nous continuions ces rêves, chacun de notre côté. Je me souviens encore du bruit de tes doigts sur le manche de ta guitare. Je me souviens encore de la couleur du bois qui finit de brûler. Je me souvient encore de la fraîcheur qui s’installe avec la nuit. Je me souvient encore de l'odeur du sel à quelques mètres de nous. Et toujours, je me souviendrai de ta voix. Toujours, je me souviendrai de l’air chaud qui venait caresser mes tempes lorsque tu me disais discrètement que tu m’aimais, comme si personne ne devait le savoir. Toujours, je me souviendrai de la façon dont tes bras venaient s’enrouler autour de mon cou pour qu’avec tes mains tu puisses me retenir près de toi. Parce que tu voulais que je t’appartienne, parce que je voulais t’appartenir, et parce que tu savais me le rendre. Toujours, je me souviendrai.
Et je ne sais pourquoi je ne parviens pas à m’habituer à ce froid, alors qu’il est bien plus sévère, celui qui habite mon cœur depuis que tu es partie,
prématurément...