Souvenir

Voilà clo, je propose un thème.


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Des moments insolites, on en a tous vécu un jour. Insolites parce qu'aujourd'hui, on s'en souvient encore, et parce qu'aujourd'hui, on a envie d'en faire profiter les autres.



Pour ceux qui n'auraient pas compris, je vous propose de raconter cinq minutes de votre vie. Cinq minutes peut-être insignifiantes, mais qui font tout le charme et le bonheur de la journée.


Attention, à vos stylos, c'est parti !

Ohh ça c'est cool ! Très bon sujet !!

Premier proposeur, premier répondeur, comme on dit...


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Cashel, Irlande. La date ? Je ne pourrais pas la donner de mémoire, mais en y réfléchissant, je dois pouvoir la retrouver. Une auberge de jeunesse. Petite. Presque chez l'habitant. Trois ou quatre chambres dans une dépendance, en fait. Un peu à l'écart de la ville. Vue sur le Rock of Cashel.
Je suis ici en vacances avec trois amis. Nous sommes logés dans une chambre de six personnes. Avec nous, une cinquième personne dort dans le troisième lit superposé. Dans cette auberge, on fait salle de bain commune. Sur la droite, quelques cabines contenant chacune un wc, au fond, les cabines de douches, et sur la gauche, les lavabos et glaces.
Brosse à dents dans la main droite, tube de dentifrice dans la gauche, me voilà prêt pour cette action quotidienne. Je m'y attelle. Pendant l'exercice entre une jeune fille. Elle est allemande, probablement. Elle est charmante, assurément. Elle est la cinquième personne de notre chambre. La bouche alors occupée, j'esquisse un simple geste de tête à son entrée. Geste auquel elle répond par un léger sourire de reconnaissance et de réciprocité.
Chacun se prépare pour la nuit, dans le silence le plus complet. L'on n'entend que l'eau qui coule dans les lavabos, et peut-être un néon qui cliquette de temps en temps.
Pour finir cette préparation minutieuse, je me lave les mains. Et là, comme à mon habitude lorsque j'ai les aies pleines de savon, moi qui suis resté enfant dans ma tête, je me lance dans l'ambitieux projet de réaliser une bulle. Du coin de l'œil je vois que ma voisine s'est interrompue pour me regarder dans l'exécution de cette coutume qui doit lui sembler étrange. La bulle grossit, prend de l'ampleur, et comme à chaque fois, explose discrètement en laissant quelques gouttes d'eau savonneuse sur la glace. Je tourne la tête vers elle, encore surprise, et lui lance un sourire qui voulait dire "pauvre bulle, elle a éclaté..." Elle me répond elle aussi par un sourire. Un de ses plus beaux, qui veut dire "c'est pas grave. Merci."
Après avoir passé un coup d'eau sur le miroir pour réparer mes singeries, j'ai rangé mon matériel et réintégré mon lit.

Une jeune fille que je ne reverrai jamais. Aucun mot n'a été nécessaire pour établir ce premier contact malheureusement unique.
Le lendemain, je suis parti tôt pour récupérer un bus vers Cork où je devais prendre mon avion. Elle dormait encore. Elle a dû rentrer chez elle aussi, quelque part en Allemagne. Je ne connais pas son nom, je n'ai qu'une vague idée de son âge.

Mon bonheur, c'est de penser que ce soir, une allemande, quelque part, se souvient d'un type bizarre qu'elle à croisé en Irlande. Un grand gaillard qui faisait encore des bulles de savon, quelle idée...
Et un jour, dans une auberge, en Inde, je ferais une bulle de savon, et une femme me sourira l'air de dire "On s'est déjà rencontré ?"

Très joli souvenir

Ca ressemble un peu à la rencontre de Taho! dans "voie 15". Des petits moments de vie où sur l'instant on se dit qu'on aurait pu lui dire quelque chose mais des années après, on est sûr que ce petit bonheur n'aurait pas eu le même goût...

C'est vrai, c'est bien sympa...

Voici un souvenir sympa. Pas de moi, mais de ma mère...

Elle marchait d'un pas énergique dans une galerie marchande d'un centre commercial aux abords de Lyon, direction le coiffeur pour se faire gonfler un peu les tifs. Elle croise alors un homme, visage fin, âge avancé, peut-être la soixantaine. Leurs yeux se croisent, d'abord timidement, comme deux passants dont les regards entrent en collision de manière impromptue. Ils baissent tous deux la tête, se croisent puis se retournent l'un sur l'autre. Un éclair court-circuite leurs pensées. Ils se connaissent, c'est pas possible !
Ils se sourient puis se rapprochent l'un de l'autre.
ELLE : "Monsieur Durand ?
LUI : "Non....Vous travaillez à l'hôpital n'est-ce pas ?
ELLE : "Non."
Ils restent l'un devant l'autre, un sourire crispé aux lèvres.


J'aurais aussi pu le mettre dans le thème de la rencontre.

Ah très sympa comme souvenir

Voici sans doute un des textes les plus personnels que j'ai écris. C'est très difficile de retranscrire un tel souvenir, tellement il m'a marqué. C'est aussi assez étrange de le mettre sur papier et de le faire lire...


Les deux timides

Me voilà assise sur un banc au bord d’un terrain de tennis plongé dans le noir. On entend au loin le brouhaha d’une fête de camping. Il est à côté de moi, Julien, garçon étrange. Le plus doux qu’il m’est été donné de rencontrer. On se regarde timidement, le cœur dans les talons, les tempes, les mains. Il porte sa casquette, celle qui cache sa cicatrice. Il n’est peut-être pas forcément beau, mais la douceur dans son regard pourrait emplir un océan et son sourire irradier un désert. Il me parle des filles qu’il a eues là-bas, chez lui. Ca me fait sourire, mais je ne pense plus qu’à une chose. Qu’au baiser qui se profile et mes jambes deviennent guimauves.
On s’était mis à discuter la veille en attendant que la pluie cesse, entre le baby-foot et la table de ping-pong. Je ne sais si c’est un éclair ou simplement une réaction chimique mais on s’est senti connecté, comme deux âmes qui ne pouvaient que se rencontrer.
Puis ce soir, il est venu me chercher du regard. Pendant tout le défilé il ne regardait pas les filles en maillots de bain mais il me dévisageait d’une façon pénétrante de ses yeux noirs.
Et me voilà sur ce banc, incapable de bouger. Il me dit « J’aimerai t’embrasser », je souris bêtement mais je suis tétanisée. Lui aussi.
Deux timides pour un baiser sur un terrain de tennis.
Il me frôle la main, la tête me tourne. On se regarde, idiots. Passent les secondes, puis les minutes. Pourquoi ne puis-je rien faire ? Je compte dans ma tête : « A trois j’y vais ! …1….2…..3 ! » mais je reste à fixer mes chaussures. J’ai envie de le prendre dans mes bras, de sentir son haleine mais rien n’y fait, la timidité m’oppresse.
Puis vient le moment de grâce où l’on se regarde jusqu’à ne plus pouvoir se détacher, comme un fil invisible qui partirait de ses iris pour relier les miennes. Il s’approche lentement, je le sens hésitant.
Il m’embrasse. Passe les secondes, puis les minutes. Le temps que nous avons perdu nous le retrouvons à cet instant, incapables de se décoller. Je le sers dans mes bras, liquéfiée.
« Ca été difficile mais on y est arrivé, hein » susurre-t-il. Je ris, évacuant cette pression idiote qui me serrait l’estomac.
Le lendemain je quittais le camping et ne le revis jamais.

Arrêtez avec vos histoires, vous allez me faire chialer....

En tout cas, c'est très beau!

Merci à vous deux.

Ztn

Petit moment de vie qui est passé aujourd'hui.


J'étais avec Iris, petit démon de cinq ans. Je l'aidais avec patience pour remplir son cahier Passeport de vacances "de la grande section au CP". La page du jour portait sur le petit déjeuner. Un dessin représentait une table type avec les aliments indispensables.

Je lus à Iris une question :

"- Peux-tu me dire d'où viennent ces aliments : le lait, le beurre et le fromage ?"

Petit frimousse se tourne vers moi, l'air pensif.

"Euh....le frigo !"

J'ai explosé de rire. Du très grand cru.

Et donc, plus loin dans la question, la provenance du miel fut, bien évidemment, le placard !!

Bah, moi je suis un peu comme Iris, quand j'ai lu sa réponse, j'ai pensé : ben oui, pourquoi ? ....

Et puis après j'ai comprendu !!

Ca fait deux jours que je ne peux pas répondre et enfin, je peux exprimer mon rire pour la petite scène avec Iris!

Trop bon!

Ah, ma copine... En effet, c'est le genre de souvenir qu'il fait bon partager... :soupir:

Par contre, ton esprit (ou ta mémoire) te trompe quant aux horaires de rigolade, car il me semble que nous avions commencé dès que vous étiez arrivés avec le Zitoun, genre 20h, et qu'on avait fini plutôt (ou plutôt plus tôt) vers les 3h du matin...

Moi le souvenir qui me marque, c'est qu'on s'attendait à un dernier épisode ultra long et qu'en fait ils avaient collé les 2 derniers épisodes...
Mais c'était quand même une nuit fantastique !

One mississippi,
Two mississippi...

Ah! Quelle nuit mes amies!!

Peroline a écrit:

Par contre, ton esprit (ou ta mémoire) te trompe quant aux horaires de rigolade, car il me semble que nous avions commencé dès que vous étiez arrivés avec le Zitoun, genre 20h, et qu'on avait fini plutôt (ou plutôt plus tôt) vers les 3h du matin...

J'étais tellement persuadée de t'avoir entendu dire "Oh lala, c'est déjà 22h, on va commencer tard !!"

hihi !

clo a écrit:

Souvenir d'amitié


(...)
L'appartement de Péroline était devenu notre antre l'espace d'une nuit. Petit nid douillet avec gâteaux et boissons en perfusion, et surtout le coffret de la dixième saison, acheté à trois.
(...)

Ca va plus vite

Bonne soirée en perspective sinon, en effet

I know....Encore un ! Mais que voulez-vous, ma vie est une fontaine de souvenirs ! Je profite donc que mon boss et le super boss soient en réunion pour rédiger ce titi texte :

Mimi « la pauvre fille » ou la honte glorieuse de ma vie

Certain (sans « s », donc UN) va tilter rien qu’à la lecture du titre ! Comment ai-je pu zapper cet instant sur un thème ce nommant « souvenir » ?

Nous étions trois amis, évoluant gaiement au sein du temple multimédiesque qu’est la FNAC Bellecour. Nous stoppons vers le Forum, salle « Spéciale Promo » pour tous les artistes (hmm hmm) débarquant en ville avec une actu.
Mon chez ami Zitoun, dont l’œil malin ne rate jamais aucun détail, remarque en un quart de seconde que « Mais oui ! Mais oui ! (l’école est finie….*soupir*) c’est bien Michèle Bernier qui va montrer sa trogne au Forum pour la sortie de son si fascinant film : Le Démon de Midi.
L’ami Zitoun se mit alors à trépigner, accroché à ma manche comme l’aurait fait un gamin de 10 ans devant le nouveau jeu pour PS2 « Battle of Trumuche II ».
« - Aller ! Faut trop qu’on y aille !! Aller ! Aller !! »
Moi, quasi à reculons, je bougonne mais suis tout de même le Zitoun jusqu’au petit bar-cafèt devant le Forum.
A préciser qu’à ce moment de l’histoire le troisième larron de la bande est resté en retrait, caché au rayon bouquins. Pourquoi ? A cet instant, lui seul le sait…
Arrivés au plus près de notre destination finale, je recule. Je n’ai vraiment pas envie de la voir cette Michèle Bernier, d’autant plus qu’on doit aller au ciné après : elle pourrait me faire manquer le début ! Zitoun me presse de plus belle et là, je lâche les deux mots, sortant de moi comme des missiles invisibles.
« - Mais j’en ai rien à foutre de cette pauv’fille ! »
Le temps s’arrête alors, il « suspend son vol » comme pour nous délecter de la seconde suivante.
Deux doigts boudinés coincés dans la anse de sa tasse de café, Michèle Bernier me dévisage, sa plus belle expression de surprise collée à la face. Une demi-seconde à peine, mais ce regard, non pas qu’elle me jette mais qu’elle m’offre, mélange de niaiserie et d’étonnement, est resté gravé dans ma mémoire. La tasse de café reste elle aussi suspendue dans le temps.
Que vouliez-vous que l’on fasse ?
On a explosé de rire avec l’ami Zitoun et détalé en courant pour rejoindre le déserteur qui avait remarqué la bougresse et son café depuis déjà dix minutes, le fourbe !!
Une de mes plus grosse poilade mêlée de ma plus grande honte ! Un pur régal !
J’ai passé les deux semaines suivantes à suivre la promo télé de Mimi, attendant qu’elle parle de moi, mais rien.
Mais j’ai quand même réaliser un rêve : insulter Michèle Bernier !!
Rhhaaa si j’avais pu avoir un appareil photo !!

Ouinnn !!

Même le Zitoun n'a pas réagi à mon texte !! snif

Très bien décrit, en tout cas... Et qui est le fourbe, c'est la question à 100 000 euros, non ?...

Peroline la curieuse a écrit:

Et qui est le fourbe, c'est la question à 100 000 euros, non ?...

C'était Denis ! C'était donc il y a fort fort longtemps !

Non je l'avais lu ton texte ma soeurette, j'étais mort de rire à la remémoration de cet épisode au combien jouissif de nos existences!!!

C'est juste que j'ai pas pris le temps de réagir la première fois, mais je comptais le faire.

C'est fait!

Désolé pour ce contre temps.



Ztn

C'est pô grave !!

J'te pardonne va !

Vila c'est tout.