Texte en commun - 3

Le vent souffle sur la cime des arbres qui surplombe ma tête, le silence de la forêt est interrompu par le bruit des sabots de mon destrier, j'avance fièrement, vêtu de mes habits neufs, ma plus belle lame à ma ceinture, de belles bottes de cuir plantées dans les étriers. On m'a confié une mission, enfin ! Après tant d'années de bons et loyaux services, mon talent a enfin été reconnu ! Je dois porter le contenu de la besace qui pend à ma selle au seigneur voisin de mon maître.
J'avise quelques oiseaux qui volent au dessus de moi, ils sont libres et je le serais bientôt une fois que ma mission sera remplie ! Soudain, un bruit de feuillage attire mon attention sur ma gauche et alors que je tourne la tête en direction de la forêt, ...

Amusez-vous bien !

Oouuuhh, de la cape et de l'épée...

Interesting

Mon cheval lui aussi a senti le danger, il s'écarte lentement, soufflant bruyamment des naseaux.
Mon regard ne peut se détacher du buisson dont les feuilles tremblent maintenant de plus en plus. Quelqu'un en sort, c'est une jeune fille aux cheveux si longs qu'ils se prennent dans les ronces et lui arrachent des cris de douleur. En me voyant ses yeux se remplissent de larmes, elle me tend les mains, ses poignets sont noués par une épaisse corde.
Ses yeux veulent me dire quelque chose mais aucun son ne sort d'entre ses lèvres. Elle paraît bouleversée.
Je saute de mon cheval et vient la délivrer de ses liens. Elle ne dit toujours mots, me dévisageant avec pour tout langage des yeux affolés.
"-Que faites-vous ici ?"
Pas de réponse.
"-Quelqu'un vous veut-il du mal ? Qui vous a fait ça ?"
Toujours rien à part ce regard suppliant.
Soudain, dans la forêt raisonnent des cris, des voix d'hommes, puis des hennissements de chevaux.
La jeune fille se retourne vers moi, paniquée. Ce sont eux, ils arrivent.


next !

clo

Sans la quitter du regard, je saute sur la selle de mon cheval et, le pied dans l'étrier, je lui tend ma main, lui faisant comprendre qu'elle n'a pas d'autre choix que de partir avec moi... Les cris se rapprochent de plus en plus. Après un dernier regard en arrière, elle se positionne derrière moi alors que les premiers hommes sortent des buissons et courent pour nous entourer !
Trapus, le visage dur, armés de massues, les habits élimés par la courses au travers des buissons, ils avancent, menaçants... Sans hésiter, je sors ma lame qui tinte dans un éclat de lumière et la faisant tournoyer autour de ma tête, je lance mon cheval sur les premiers rangs des assaillants placés en travers de la route !
Ils n'hésitent pas longtemps et sans combattre, ils s'écartent du chemin, et me laissent partir. Je croise leur regard. Je ne sais si je dois y lire de la crainte ou du soulagement et tandis que mon cheval galope sur le chemin qui mène hors du bosquet, cette vision continue de me hanter...

It's yours !

Pourquoi m'ont-ils cédé le passage? Eux qui semblaient si menaçants, si féroces, ils m'ont laissé prendre la fuite sans un gromelot. L'envie de faire volte face pour comprendre me saisit par tous les pores de ma peau. Je suis à deux doigts de tirer un grand coup sur le rène gauche mais un dernier coup d'oeil sur le visage de celle qui était devenue ma damoiselle en détresse me convint de talonner le flan de ma monture plus vivement.
Filant au grand galop, ventre à terre, nous fîmes bien trois lieues avant de nous arrêter à l'Auberge du Faucon Plumé, géré par l'un de mes fidèles amis Jacques La Tambouille.


Your turn!

C'était juste pour dire "ventre à terre" (ahahahhahahahha) = voilà c'est tout....

clo

Faucon plumé, Jacques la Tambouille...

Alors que je pousse la porte de l’Auberge, je vois Jacques au comptoir en grande conversation avec un hôte qui ne doit pas en être à sa première rasade. Soutenant la jeune fille contre moi, je m’approche de mon ami qui comprend en regard le guêpier dans lequel je me suis fourré. Il vient me trouver pour me saluer.
« - Qui est cette jeune demoiselle ?
-Aucune idée, elle était poursuivie par des assaillants bourrus qui m’ont laissé filer avec elle sans opposer de résistance.
-Et que faisais-tu sur les routes en cette journée ?
-Je dois amener au seigneur Hildegarde la bourse qui tu vois pendu à mon ceinturon.
-Quelle mission périlleuse ! Moi qui te croyais déjà transformé en valet de chambre ! »
Jacques se met à rire, ma situation auprès de mon maître a toujours été sujet de querelles entre nous. Mon ami a toujours cru qu’il me traitait mal, qu’il ne savait me considérer à ma juste valeur.
J’assois la jeune fille à une table qui, terrorisée, n’a de cesse de contempler la porte de l’Auberge avec nervosité. Je demande à Jacques s’il a deux chambres pour la nuit. Inutile de courir le risque de mettre le nez dehors avant demain. Mon ami, la langue la plus pendue de tout le royaume, commence alors un récit abracadabrantesque qu’il dit avoir vécu il y a deux jours de cela. Je l’écoute d’une oreille distraite lorsque soudain un bruit de tous les diables nous fait sursauter tous deux.
La jeune fille vient de se lever en emportant avec elle la table et la chaise sur laquelle elle était assise. Son regard, son allure, tout s’est transformé, je ne peux me détacher de cette figure grimaçante. Sans attendre son reste, elle se met à courir dans l’Auberge, renversant tables, chaises, bouteilles, fûts, chopes en hurlant d’une voix rauque et infernale.
Elle s’arrête enfin sous nos yeux apeurés et s’approche de nous, le souffle lourd et l’œil injecté de sang.
« Démon, démon, démon, démon », susurre-t-elle
La main sur mon épée, je ne peux quitter des yeux cette vision de l’Enfer. Jacques quant à lui ne peut s’empêcher de me souffler à l’oreille, la voix tremblante :
« - Je comprends pourquoi ces poursuivants n’ont pas opposé de résistance….. »


suivant !!

clo

j'allais justement retourner le déterrer ce texte en commun, vu que j'avais plombé le 2...

Les autres clients se sont tous réfugiés dans un coin de l'auberge, effrayés par cette vision de l'enfer. Elle se rapproche de nous, ce qu'il reste de la table qu'elle a renversé nous protège quelques instants de ses assauts. Nous fixant de son regard où semblent brûler tous les feux de l'enfer, elle se rapproche doucement, répétant inlassablement la même rengaine, démon, démon, démon, démon.
Jacques, qui, interrompu dans le récit de ses dernières "aventures", reste interdit, recule d'un pas, sans doute pour se réfugier courageusement derrière son comptoir. Je ne bouge pas, je ne la quitte pas des yeux, attendant le moindre mouvement de sa part, la main crispée sur le manche de ma lame, toujours dans son fourreau. Elle continue à se rapprocher. Deux pas.
Elle attrape à deux mains les pieds de la table qui nous sépare et l'envoie voler à l'autre bout de la pièce, dans un grand fracas de bois. Finissant son geste, elle se tourne vers moi, je surprends alors une petite étincelle dans son œil rouge, elle va attaquer, démon, démon, démon, démon. Au moment même où je m'apprêtais à dégainer mon épée pour parer son coup, tout son corps se relâche d'un coup et je retrouve instantanément la jeune fille que j'avais sauvé dans la forêt quelques heures plus tôt... Le regard vide, elle s'écroule dans la seconde qui suit et reste à terre, évanouie.
Jacques est le premier à bouger, il s'approche de moi et d'une tape sur l'épaule m'aide à retrouver mes esprits.
— C'est qui cette fille, c'est quoi ce bazar ? Tu sais que tu me dois une sacrée note pour les dégâts ?
— J'ai cassé quelque chose ? Tu veux pas m'apporter de l'eau et une corde plutôt ?
— Tu comptes la réveiller ? Alors tu la sors de chez moi !
Je lui jette une petite bourse de piécettes, « prend ça comme un acompte, on en reparlera plus tard. Alors cette eau et cette corde ? »
Jacques, finissant de compter son or, mets quelques secondes à réagir puis court dans la réserve chercher ce que je lui ai demandé. Il en revient quelques secondes plus tard. La fille n'est pas revenu à ses esprits, mais je prends soin de l'attacher solidement, poignets et chevilles reliés ensemble. Je m'occupe enfin de mouiller son visage désormais détendu, dans l'espoir de la faire revenir à elle.
Les clients commencent à se détendre et plusieurs font un mouvement vers la sortie, Jacques va pour s'interposer entre eux. Je lui rappelle l'acompte versé quelques instants plus tôt et tous sortent, sans payer. L'auberge est enfin vide, mais dévastée.
C'est alors qu'elle ouvre un œil...

Next !

Je pense que c'est à toi Zitoun

clo

clo a écrit:

Je pense que c'est à toi Zitoun

clo

t'as le droit de continuer aussi

Oui mais c'est bein avec un peu d'alternance

clo

Le sang a de nouveau laissé la place au bleu le plus intense qui m'avait décidé à ne pas faire volte-face. A la vue de mon visage attéré et du cataclysme qui venait de s'abattre dans l'Auberge, elle comprit et une larme coula le long de sa joue.
Elle est donc parfaitement consciente de ses actes. Mais les contrôlent-elles? J'en suis moins sûr. Ma mission première attendra, je me dois de lui venir en aide. Sans qu'elle se rebelle contre la corde qui l'immobilise, j'arrive à la déplacer jusqu'à la porte. Dépité au milieu des fracas mon ami Jacques me regarde partir comme un voleur, il me m'en voudra pas.



Désolé de m'arrêter là, mais je pensais que je serais plus inspiré ce soir, alors autant que je stoppe les dégâts...

Dehors, le soleil nous arrache quelques grimaces. Quelques badauds, déjà au courant de l'évènement, nous montrent du doigt en chuchotant tout bas. Je les défie du regard mais trace ma route. Je dois comprendre la clé du mystère avant qu'une nouvelle "crise" ne mette ma vie en danger. Appuyée contre moi, la jeune fille sanglote et peine à marcher avec ses liens, mais je ne peux me permettre de la libérer. Je dois d'abord la sauver de ses propres démons.

Nous rejoignons rapidement mon cheval, et installant la tigresse solidement pour qu'elle ne chute, je me hâte de reprendre la route, à la recherche d'un abri pour quelques jours.

Peroline a écrit:

... trace ma route.

un peu moderne pour le contexte médiéval je trouve. Mais bon, je voulais juste te dire chère Olu que je suis déçu que tu n'aies pas réagi à la référence spéciale-dédicace pour toi dans le court paragraphe que j'ai écrit juste avant que tu prennes le relais. Ca m'attriste même que...

Perso je l'avais vu cette petite référence

Par contre une question : pourquoi avoir fait sortir notre héros de l'Auberge ???

Clo

Autant pour moi je suis vraiment désolée, j'avais lu le texte un peu vite... Mais je viens de le relire, et je t'explique même pas le fou rire !!

Zitoun, t'es le plus fort !!

En ce qui concerne "trace ma route" ça me choquait pas vraiment, mais je suis désolée... Taho! m'a fait la même réflexion, moi je trouve que dans le contexte c'est pas choquant mais on peut le changer si vous voulez...

Et en ce qui concerne la sortie d'Auberge c'est le Zitoun qui a commandité leur sortie...

Bah je sais pas trop en fait, j'ai écrit la sortie comme s'est sorti en fait, sans trop réfléchir. Je vous avais dit que j'étais moyennement inspiré ce jour là.

Désolé, j'essaierai de rattraper le coup.

Allez, je relance la machine.

Seul sur la route depuis des heures, j'en viens à regretter d'avoir quitté l'Auberge et Jacques. La nuit est tombée et la faim me tiraille. Ma damoiselle en détresse a succombé à Morphée deux lieues plus tôt. J'arrive enfin à la rivière des Torboyots. Ma monture va pouvoir se ménager elle aussi. Nous sommes en train de boire lorsqu'un bruissement de feuille m'alerte. Sortant ma lame de son fourreau aussi vite que tombe le couperet de la guillotine, je fais volte-face. La "possédée", comme je la surnomme dans mes pensées, semble encore endormie. Pourtant, un craquement de branche soudain m'indique que le danger est encore là et qu'il se rapproche. La faible lueur de la lune révèla difficilement un point rouge sang flottant au milieu d'une silhouette effrayante.
"- Qui va là?, dis-je avec le ton le plus menaçant qui puisse paraître.
- Bas les armes! Je ne suis qu'une pauvre vieille femme. J'ai senti votre soif."
Soulagement. Un seul peuple est capable de détecter la soif à des lieues à la ronde et possède un phare en place du nez. C'est bel et bien une Torboyote qui s'avance vers moi. Rien détonnant finalement, je me trouve sur leur territoire. Je résume rapidement les chapitres précédents mon arrivée à la rivière à la Vieille. Sans attendre, et surtout sans crainte de s'exposer à une autre crise de la Possédée, elle m'offre l'hospitalité légendaire de son peuple. Le temps d'une courte marche au fil de l'eau, nous arrivons enfin à Torboy, ville de tous les vices...

Je passe la main, Julien.

Ztn

J'aime beaucoup le côté un peu "mythe" que prend le texte avec l'arrivée d'un "peuple" capable de sentir la soif !! Aime beaucoup !!

clo

Merki!

Zitoun, repentant a écrit:

j'en viens à regretter d'avoir quitté l'Auberge et Jacques.

I know!

Zitoun a écrit:

I know!

Si je comprends bien, c'est mon tour.
Comme toujours, j'ai l'idée, mais pas le temps...